Cosme RONDEVAIR présente avance au clic

Le Coq de Jérusalem Le Coq de Jérusalem

Je suis un coq heureux. Car, voyez-vous, il y a des millions et des millions de coqs de par le monde et l’on n’en parle pas. Pourtant c’est beau un coq. Il chante, il parade, il se bat. Cela mériterait d’être connu.

Mais voilà ! Personne ne raconte la vie des coqs. Sauf la mienne car, voyez-vous, cela fait 2000 ans que cela dure, 2000 ans que chaque année, des gens parlent de moi, de l’histoire étonnante qui m’est arrivée. Soyez calmes. Je vais vous la raconter.

C’était un soir de printemps. J’étais à Jérusalem, dans la cour du palais du grand-prêtre, là où travaillait mon maître. Il y avait bien du monde, ce soir-là, dans la cour. C’est que la fête de la Pâque approchait.

Moi, je picorais çà et là, à la recherche de quelques asticots et vers de terre. Il ne faisait pas chaud.

Heureusement, mon maître, aidé de quelques gardes du grand-prêtre – car un grand-prêtre, c’est quelqu’un de très important – avait allumé un grand feu. Ah ! J’aime bien le feu, non seulement parce qu’il réchauffe, mais aussi parce que quand il flamboie, il me rappelle mon plumage.

J’étais donc là en train de me reposer de ma chasse aux vers de terre, pensant à mes amies, les petites poules, quand tout à coup un homme entra dans la cour, dans « ma » cour.

Il avait l’air abattu et de mauvaise humeur. Un drôle de monsieur ! Il ne m’a même pas salué, moi, le roi de la basse-cour du palais du grand-prêtre. C’est tout dire.

Il a tout juste demandé à une servante l’autorisation d’entrer, mais cela n’a pas été facile. Il a eu un geste de colère quand elle lui a parlé. Je ne sais pas pourquoi.

Une fois entré, l’homme alla tout droit vers le beau feu. Il devait avoir froid car il s’est enveloppé dans sa grande tunique et n’a pas cessé de regarder les flammes au milieu des bûches.

Je le regardais, là, du coin de l’œil, et, je vous assure, il avait quelque chose sur le cœur, cet homme-là. Il n’était pas dans son assiette Il avait dû faire une bêtise. Il ne disait pas un mot.

Aussi, intrigué, je me dis que, foi de gallinacé, j’en saurais un peu plus. Alors je me suis mis à picorer un grain d’orge par-ci, une miette de pain par-là et, sans en avoir l’air, je me suis rapproché et du feu et de l’homme mystérieux.

Tout d’un coup, il sembla avoir peur. Quelle drôle d’idée ! Il n’y avait pas de quoi avoir peur parce que quelqu’un vous adresse la parole. Surtout que c’était mon ami Samuel, le vendeur de tissus, celui de la ruelle qui monte à Gabbatha.

Il ne lui avait rien dit de méchant, Samuel. Simplement : « N’es-tu pas, toi aussi, l’un de ses disciples ? »

Alors, toujours de mauvaise humeur, l’homme lui avait répondu : « Non ! Je n’en suis pas ». Disciple de qui ? Je n’en savais rien, mais, ce dont j’étais sûr, c’est qu’il avait quelque chose à cacher. La preuve en est qu’après sa rencontre avec Samuel, il s’est mis à faire la girouette. Je te regarde à droite, je te regarde à gauche, je te regarde là-bas..

De fait, là-bas, dans un coin de la cour, il y avait un homme. C’était un prisonnier que l’on avait attaché et que je n’avais pas remarqué. Il paraissait calme.

On semblait attendre que des personnages importants rejoignent le grand-prêtre pour le juger. En me faufilant entre ceux qui jouaient aux dés, j’appris le nom de ce prisonnier.

Il s’agissait d’un certain Jésus, originaire de Galilée. Il devait être connu parce que les gens discutaient fort.

C’est à ce moment-là que Jérémie arriva. Jérémie, c’est l’un des serviteurs du grand-prêtre. Il est grand et fort. Et il m’aime bien !

Quand il vit l’homme mystérieux, il alla tout suite vers lui et, le prenant par l’épaule, lui dit : « Ne t-ai-je pas vu dans le jardin des Oliviers avec Jésus ? »

C’est à ce moment- là que la catastrophe arriva. L’homme eut tellement peur en entendant cette question que, tout en répondant « Non ! », il laissa tomber son bâton de marche. Et celui-ci m’arriva dessus.

L’idiot ! Savez- vous alors ce que j’ai fait ? Je me suis mis sur mes ergots et je lui ai chanté un « Cocorico » tonitruant.

Et, de colère, je le lui ai refait une deuxième

et un troisième fois. Cela l’a impressionné.

Mais, au lieu de me regarder, il s’est tourné vers le prisonnier. Celui-ci le regardait. Ses yeux étaient remplis de tristesse et d’amitié à la fois. Il avait un regard comme je n’en avais jamais vu et qui semblait dire : ‘Je t’aime quand même… »

Alors, d’un coup, l’homme a éclaté en sanglots

et a quitté la cour …

Remarque personnelle : Pierre a cru que Jésus pouvait lui pardonner son reniement – il a reconnu sa faute et en a pleuré- tandis que Judas n’a pas cru pouvoir être pardonné et s’est suicidé.

Quelques jours après, j’ai entendu Samuel et Jérémie parler de lui. Si j’ai bien entendu, il s’appelait Simon Pierre.

Vous le connaissez ? St Pierre, premier pape !

Je ne pouvais conclure ce diaporama sans répondre à la question que chacun se pose Pourquoi un coq au sommet de nos églises?

Pour les chrétiens, le coq est l'emblème du Christ (« oiseau de lumière » que l'on retrouve dans la forme donnée aux lampes des potiers chrétiens de Grèce et de Rome et oiseau de résurrection) et symbole de l'intelligence venue de Dieu. On lui prête le pouvoir de chasser les démons.

A u Moyen Âge, le coq symbolise le prédicateur q ui doit réveiller ceux qui sont endormis.Moyen Âgeprédicateur

Le coq est aussi le symbole du reniement de saint Pierre qui, selon l'Évangile, aurait renié Jésus trois fois avant que le coq chante deux fois. Par la suite, chaque chant du coq rappelle au saint sa trahison. Le coq, témoin de la trahison de Pierre, serait placé sur les clochers pour rappeler aux hommes leur faiblesse.saint Pierre

Comme le Christ, il annonce l'arrivée du jour après la nuit, c'est-à-dire, symboliquement, celle du bien après le mal.

Le coq-girouette du clocher, toujours face au vent, symboliserait ainsi le Christ rédempteur qui protège le chrétien des péchés et dangers.

Toujours est-il que la tradition du coq de clocher est attestée au IX e siècle, puisque le plus ancien coq de clocher connu, qui se trouve à Brescia, en Italie, date de 820, et qu'une bulle pontificale du X e siècle aurait imposé le coq sur les clochers en souvenir de st Pierre.Brescia

Texte transmis il y a quelques années par un ami internaute aujourd’hui décédé. Images extraites d’Internet St Pierre et le coq